La maison des métiers d’art

Fruit d’un partenariat important avec la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) et la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA) de l’Eure qui nous fait profiter de leur expertise et de leur parfaite connaissance des artisans de la région, la Maison des Métiers d’Art, située à l’entrée du centre, mettra en lumière les talents de la région dans les domaines de l’art et de la culture française, proposant une nouvelle expérience authentique, reliant la mode et la région Normande.

L’ensemble de l’aménagement intérieur de la Maison des Métiers d’Art ainsi qu’une grande partie du concept ont été développés par Mathieu Lehanneur. À l'avant-garde du design international, il est l'un des rares designers de sa génération à pouvoir embrasser autant de champs de la création : de l'objet à l'architecture, de l'art au produit, de la pièce unique faite main à la technologie. Il innove avec des projets spectaculaires et magiques qui brassent design, science et art pour le mieux-être de ses utilisateurs.

Mathieu Lehanneur est classé parmi les « 100 World top designers and influencers » par les magazines Wallpaper et Surface et est décrit comme le « champion de l'agilité intellectuelle dans le champ du design contemporain » par Paola Antonelli, Senior Curator, Department of Architecture and Design, au MoMA-NY.

Ses projets font parties des plus importantes collections publiques et privées comme celles du MoMA-NY et du SFMOMA, ou du Centre Pompidou et du Musée des Arts décoratifs, Paris.

En quoi pensez-vous que ce projet va aiguiser la curiosité des visiteurs de McArthurGlen Paris-Giverny ?
Il y a une vraie appétence des visiteurs de comprendre ce qu'il y a derrière un produit. Et il y a une vraie appétence de changer un statut - je dirais - un peu passif du consommateur qui voit une chose sur une étagère et qui la prend et l'achète, vers quelque chose de plus actif où oui, je vais l'acheter, mais je veux savoir ce qu’il y a derrière. Je veux rencontrer la personne qui l’a produite. Je veux savoir comment c’est produit, je veux savoir combien de temps ça prend, pour faire en sorte que tout ça prenne du sens et de quitter aussi juste la question de la fonction.

Est ce qu'il y a une démarche écoresponsable dans le projet de la Maison des Métiers d’Arts ?
Il y a évidemment une démarche écoresponsable parce qu’elle fait partie, de façon absolument inhérente, de l'artisanat. À partir du moment où on considère que l'artisanat, c'est chaque objet qui prend du temps à être produit par une personne identifiée, qui vient en plus de la région, bien évidemment, en termes de traçabilité, de transport, de matériaux utilisés, de quantité d'objets produits, de nécessité versus superficialité des choses, on est déjà absolument dans cette logique-là. Et de remettre l'artisan au cœur du processus, c'est avoir fait déjà ce grand pas de considérer que la consommation commence dans la compréhension de la provenance, la traçabilité et la fabrication d'un objet. Ensuite, sur l'espace à proprement parler, on utilise quasiment à 99% les matériaux réels. Ce que je veux dire, c'est que la pierre, c'est la pierre. On ne lui a pas fait un traitement particulier, elle est brute. Pareil pour le bois. Pareil pour les éléments qui vont être des éléments liés à la céramique, donc déjà montrer la matière dans sa naturalité la plus forte.

De quelle manière la Normandie vous a-t-elle inspiré dans le projet de la Maison des Métiers d’art ?
La Normandie, d'abord, c'est un terreau extrêmement fertile pour l'artisanat. En France, on a la chance d'avoir un artisanat très dynamique et c'est une région où peut-être le dynamisme est « ++ » et avec cette chose aussi qui m'intéresse, ce n’est pas une région qui s'est spécialisée dans une technique ou une matière - ce qu'on peut trouver dans d'autres régions qui, au fil de l'histoire ou du sous-sol, ont fait que l'on s'est concentré sur la céramique - on a une vraie diversité d'artisans dans la région normande et c'est une chose extrêmement importante. Et puis la Normandie - je m'appelle Lehanneur - et j'ai toujours posé la question depuis que je suis tout petit : « mais d'où vient ce nom ? » Et quand je demandais à mes parents, ils me disaient « D'après nos recherches, on est vraiment entre la Bretagne et la Normandie ». Donc, dans mes gènes, j'ai la moitié du cœur qui est normande. Je dois être une sorte de Mont-Saint-Michel à mi-chemin entre les deux. Alors lorsque McArthurGlen m'a invité pour ce projet, au-delà de l'intérêt intellectuel et créatif, il y avait effectivement sans doute un peu d'affection aussi là-dedans.